Le recours au bouturage (de feuille ou de portion de plante) est intéressant dans plusieurs cas :
•  si l’on veut multiplier un spécimen unique pour obtenir un ou plusieurs sujets identiques : hybrides, cultivars sélectionnés…,
•  si l’on veut augmenter les chances de produire des graines de plantes rares ou difficiles à se procurer : en effet si l’on ne possède que deux clones d’une même espèce, la floraison simultanée n’intervient pas forcément et devoir attendre l’année suivante peut se révéler désastreux (perte d’un spécimen pour une raison x),
•  si l’on veut multiplier des spécimens qui ne produisent pas de rejets (plantes solitaires),
•  si l’on veut sauver un individu gravement lésé (par une attaque fongique par exemple).

Bouturage de feuilles :
les feuilles prélevées doivent être bien turgides. Les résultats avec des feuilles un peu dégonflées ou celles ayant une base trop fine qui sèche rapidement ne sont pas concluants.
Chez certaines plantes, il possible de prélever une feuille à laquelle est rattachée une racine.

Bouturage de racines :
nous l’avons testé par hasard. Lors d’un dépotage de Haworthia truncata, une racine avait été sectionnée. Nous l’avons remise en terre et elle a produit de nouveaux plantules. Nous avons testé cette méthode avec d’autres racines bien épaisses et cela fonctionne bien.

Pour ces deux techniques de bouturage, nous laissons sécher la portion de plante prélevée pendant quelques heures pour lui permettre de cicatriser puis nous l’enfonçons de 2-3 mm dans un substrat léger et sec auquel nous ajoutons environ 10% de fibre de coco (coir en anglais). Si la coupe n’est pas bien nette, nous passons un peu de fongicide en poudre sur la zone lésée à l’aide d’un pinceau.
Le substrat est humidifié deux jours après le placement des feuilles ou racines et est maintenu humide, à des conditions de température de 20 à 28°C.

Au bout de quelques semaines, on voit apparaître les premières racines ou plantules. Le substrat est alors arrosé de façon plus espacée (il a le temps de sécher presque complètement entre deux arrosages). Lorsque les plantules ont développé de bonnes petites racines, il est possible de les séparer de la feuille de départ et de réutiliser cette dernière pour un nouveau bouturage si elle n’a pas trop séché. De cette façon, nous avons produit une vingtaine de boutures de Haworthia comptoniana à partir d’une feuille !

Les petites plantes sont placées dans leur groupe lorsqu’elles ont atteint une taille leur permettant de supporter l’exposition lumineuse et les conditions de culture des plantes en collection.

Bouturage par étêtage :
Une autre méthode de multiplication est celle de l’étêtage. Elle est intéressante pour multiplier des espèces solitaires à feuilles fines telles que lockwoodii ou semiviva par exemple. Elle consiste à détruire la partie centrale de la rosette jusqu’à la tige en laissant quelques feuilles latérales. La rosette prélevée est laissée de côté pour cicatriser et est placée sur la terre pour tirer de nouvelles racines.
Plusieurs nouvelles plantes vont apparaître et se développer dans la zone de section. Lorsque les nouvelles rosettes sont assez grandes (2 à 3 cm de diamètre), elles sont prélevées et traitées comme des boutures.

Nous n’avons pas encore testé cette méthode, mais nous le ferons un jour. Il nous est un peu difficile pour l’instant de couper des têtes ; la photo présentée nous a été fournie par Cok Grootscholten pour illustrer cette rubrique. Merci Cok !
Comme notre serre n’est pas indéfiniment extensible, nous pouvons occasionnellement proposer notre surplus de collection. Avis aux amateurs qui peuvent nous transmettre leur demande par e-mail !